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Le Zoo Politicien

Publié le 22 septembre 2013 par pmx

 « A-t-on quitté le système féodal tant dévastateur d’autrefois? La question reste entière au XXIème siècle. A mon sens non. Depuis ma plus tendre enfance imprégnée de la philosophie paysanne dirait Michel Serres1, je revois le même spectacle politique. Le scénario reste identique, classique voir antique et peut-être même paléolithique. Les mêmes  acteurs fanés, demeurent sur les planches et font carrière. La mise en scène se ride au fil du temps écoulé mais non actée. La troupe malheureusement ne perçoit plus  le décor sociétal en toile de fond, seul élément évolutif mais déprécié, car intellectuellement imperceptible et incompatible. Solitaire, le politicien  ne peut survivre, c’est pour quoi il a une propension naturelle à s’agglutiner en clan, en troupe, en réseau, en parti, pour mieux dominer. Ces regroupements sont peuplés d’êtres hétéroclites, offrant l’image  d’un « ZOO POLITICIEN » formule qui conviendrait à Desmond Morris2. Nous y retrouvons, des vieux éléphants, des jeunes loups, des lions, des caméléons aux gestes « masqués », des reptiles ne cessant de changer de peau, des ours en hibernation «  durable », et une foultitude de variantes de  mollusques très accrochés aux rochers du pouvoir. Oui, beaucoup d’espèces y barbotent, le plus souvent avec des réactions très épidermiques. D’autres intègrent ce zoo avec « parachute », sous les crocs des représentants déjà  sur site, déclenchant ainsi quelques zizanies bestiaires. Tous ces genres nous imposent leur «  cirque » dans un hémicycle  désertique (absentéisme professionnel au record toujours inégalé) ou autre théâtre politique propice à pérenniser la fin de carrière de ces mêmes acteurs à la silhouette désormais repue et somnolente. Ce spectacle théâtral est non recevable aujourd’hui. Ce temps est révolu, nous souhaitons la conjugaison, la combinaison, la confluence des éminences décisionnelles actives  pour se dérouter du chemin qui nous dirige « vers l’abîme » dirait Edgar Morin 3. Le politicien nous fossilise, et atomise tout esprit innovateur citoyen ? Nous n’avançons pas avec  les mêmes paramètres temporels, le politique excelle dans le court-termisme électoraliste non fondateur, et le citoyen construit dans le durable imprégné du bon sens de l’espèce avec la naissance de « l’homme postmoderne » si cher à Michel Maffésoli4. Proposer des réformes c’est afficher son  retard délétère décisionnel. Le train de l’adaptation quotidienne continue, ciblée, performante est déjà passé et file sur les rails du futur. Le voyage commence dès aujourd’hui, demain ne sera pas salvateur, il sera trop tard »5.

1   Michel Serres. Les paysans. Petites chroniques du dimanche soir. Entretiens avec Michel Polacco. Le Pommier. 2006/2007

2   Desmond Morris. Le zoo humain. 1969

3   Edgar Morin. Vers l’abîme. L’Herne 2007

4 Michel Maffésoli et Brice Perrier. L’homme postmoderne   Bourin2012

5   Patrick Moureaux.  Alors Osons ! Amalthée 2012

 

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La Reptilisation estivale de l’Homo sapiens des temps post- modernes.

Publié le 02 août 2013 par pmx

Je souhaiterais aborder   ici la notion de comportements sanitaires, notamment solaire, et traduire au  mieux notre rapport contemporain au soleil. Ce travail a été l’objet de l’édition d’un essai scientifique transdisciplinaire publié chez Robert Laffont en 2012  intitulé LE SOLEIL DANS LA PEAU. Il résulte d’une confrontation scientifique s’articulant autour de quatre disciplines : Astrophysique ( Jean-Marc Bonnet-Bideau ), Anthropologie ( Alain Froment ), Neuro-Addictologie ( Aymeric Petit ), et Dermatologie ( Patrick Moureaux ). « Nous assistons de façon cérémoniale à la migration humaine estivale sur les plages hexagonales ou exotiques, mais avec un choix prépondérant pour les régions ensoleillées. L’homme est un animal de la chaleur. Chaque individu se projette dans l’immanence du bonheur physique et ludique à la recherche du plaisir en temps réel. Cette grand- messe solaire célèbre l’eucharistie  du temps festif confisqué à la réalité quotidienne vampirisante et  fossilisante. C’est l’antidote au catastrophisme ambiant, perfusé en continu dans nos esprits par nos chers médias. Le bord de mer et le soleil répondent à cette demande  de thérapie collective, permettant de transcender le douloureux et  le quotidien pressant, incitant à l’ivresse immanente de la « chair ».Le temps est suspendu, et la réalité pléthorique, virtuellement atomisée, nous sommes en apesanteur salvatrice.   En  se déshabillant de sa carapace socio-culturelle permanente et pesante, en s’exhibant à demi -nu sur le sable chaud, l’humain renoue avec ses origines animales. Ce rassemblement programmé dans cette posture,  le rassure sur sa condition d’espèce et le déculpabilise de tout excès comportemental .La tolérance est reine pour cette fois, toutes les différences, physiques, épidermiques, colorées ou non, vestimentaires sont acceptées sans contre partie, c’est un temps « convivial » et absolu. Ce rite ludique profane devenu légitimité sociale,  se substitue au temps sacré, devenu archaïque. Il s’identifie au groupe protecteur, et valide ainsi son attitude mimétique, mais risquée en raison d’une  précoce « consumation » annoncée dirait Michel Maffesoli1, le père de « l’Homme post-moderne ».

Ce mouvement est-il réfléchi ? Est-il généré par le jeu des    influences socio-culturelles ? Est-il conçu sous l’impulsion de notre inconscient ou bien soumis à la loi des neurosciences, exprimée par nos neurones miroirs ?

Ce biotope bacchanal  est à portée de main, le plaisir est immédiat, les différents éléments  le constituant sont assimilés à un SPA géant, un massage collectif, un sauna de masse et une gigantesque cabine de bronzage naturel, c’est un oui instantané à la vie, et l’expression d’une parenthèse anesthésiante. Nous retrouvons une sensation amniotique originelle et  rassurante au contact de l’eau, le sable nous enveloppe et nous donne un sens minéral, donc naturel, et les rayons solaires nous réchauffent et illuminent notre intériorité. Nous ressentons un état de non-existence, de légèreté, de fuite médiatico-culturelle, de décalage spatio-temporel, de protection naturelle, d’évasion, d’exotisme. L’effet thérapeutique communautaire dépasse le risque sanitaire singulier.Tel est le sens post moderne exprimé par nos excès comportementaux, leur réalité déferlante mérite une compréhension médicale, afin de façonner un discours interactif adapté avec le grand public, non encore parvenu au statut de «  patient » et tout mettre en œuvre pour qu’il n’y accède en aucun cas. »2

 Je vous invite pour ce voyage Darwinien, au coeur de votre odyssée évolutive en vous plongeant dans cet ouvrage.

1 Michel Maffesoli.      LA PASSION DE L’ORDINAIRE Miettes sociologiques. CNRS Editions, 2011

2 Patrick Moureaux.  LE SOLEIL DANS LA PEAU.  Editions Robert Laffont 2012

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